Résumé des épisodes précédents :
Les chevaliers du duc Gaël (sans doute un duc de Bretagne avec un tel prénom celte) ont appris qu’il était moins efficace de tout planifier en avance et de se tenir à ce plan que d’adapter leur production (d’engins de siège) au terrain, aux imprévus, au changement. Ils ont appris qu’il valait mieux construire un trébuchet en haut d’un colline avec les matériaux du coin plutôt que de tenter d’y hisser les tours de siège qu’on se ballade déjà depuis plusieurs kilomètres.
Ils ont aussi découvert que MVP n’était toujours pas le titre de meilleur joueur de basket de l’année mais une expérience pas anormale….
Résumé vidéo de cet épisode
Virons les équipes de Quatapult Assurance (QA, donc)…
Pourtant fan de basket, le duc Gaël , n’était pas en clin à voter pour un joueur de balle orange. Il était en pleine campagne, il n’avait pas le temps de s’amuser. Et surtout, il n’avait pas les moyens d’aller aux États-Unis qui d’ailleurs n’existaient pas et dont la terre d’accueil n’était pas encore connue de ses contemporains. Il avait déjà à peine de quoi construire des catapultes, alors des caravelles…
Bref, il fallait faire des économies.
Il s’est penché sur le fonctionnement de son armée. Comme on l’a vu plus haut, il avait finalement deux équipes pour créer ses machines de guerre. Des ingénieurs et des balistaires qui testaient si les engins avaient bien les caractéristiques annoncées de puissance et de portée et demandaient des modifs, des réglages.
Le duc Gaël se dit que ce serait pas mal de ne garder qu’une seule des deux équipes.
Il se déroula mentalement le premier scénario qui se présentait : se passer des ingénieurs. Là il imagine alors ses balistaires s’évertuant à régler… Bah rien en fait… Aucun produit n’est réalisé donc aucun produit ne sera réglé.
C’était simple, il allait garder les ingénieurs et laisser tomber les balistaires, comme tout bon général médiéval (fauché et économe) qui se respecte !
… Mais gardons les balistaires !
Dès la première bataille, l’idée a montré ses limites. Les soldats, y compris Jean le muet (surnom qu’il a reçu après être devenu aphone à cause d’un coup d’épée reçu sur son gorgerin… On a de l’imagination quand on est enfant… ), râlaient contre l’inutilité de l’artillerie qui ne touchait jamais son but, des mécanismes mal assemblés qui ne fonctionnaient pas, de la fragilité de certains engins qui cédaient dès le 2e tir et par conséquent de l’impossibilité d’en découdre avec les défenseurs, de l’ennui face à l’impossibilité de mettre sa vie en danger noblement, en pénétrant une brèche dans les fortifications et en affrontant les haches et les hallebardes. Franchement, les échelles c’est nul et les mâchicoulis… c’est chaud…
Finalement, autant il était évident que l’équipe qui réalisait le produit « arme de destruction massive » (massive au sens « wow c’est sacrément grand une catapulte ! Et ça envoie des rochers gros comme ça ? C’est fort pour une arme à roulettes mobiles !) était indispensable, autant on a réalisé, de façon empirique, que régler des engins de cette délicatesse et de cette finesse était également important et qu’il fallait faire des vérifications de bon fonctionnement à toutes les étapes de la construction : tel axe pivote-t-il bien, ce madrier semble-t-il pouvoir supporter les contraintes qu’on va lui appliquer, etc.
Et vous savez quoi ? Les vrais chevaliers agiles, ceux qui avaient déjà inventé le concept d’auto/cheval tamponeuse où on se rentrait dedans en brandissant un gros bâton, avaient eux aussi fait le même constat empirique. Quand on vous dit qu’ils étaient en avance sur les concepts d’incrément, de démarche expérimentale et de MVP (non toujours pas de Stephen Curry ou de Russel Westbrook) et même de divertissement de fêtes foraines, donc. Les mecs avaient compris qu’il fallait construire leurs engins de siège sur place, avec les contraintes de l’environnement (de la bataille), qu’il fallait vérifier sur site si les machines construites fonctionnaient correctement et qu’il fallait surtout faire des vérifications au fur et à mesure, à toutes les étapes de construction des bijoux de technologie qu’ils réalisaient. D’ailleurs ils confiaient ces vérifications à des balistaires, des professionnels de l’optimisation et de la détection des réglages à apporter aux engins. Ces balistaires travaillaient de concert avec les bâtisseurs de catapulte pour faire les réglages au plus tôt, sans attendre que la machine dont ils avaient la charge soit terminée et que les ingénieurs et les bâtisseurs soient partis (sur un autre chantier, attelés à la construction d’un autre engin rigolo qui permet de s’amuser à casser ce que d’autres ont mis des années à ériger).
Happily ever after
Les balistaires étaient finalement intégrés aux équipes de réalisation. Ce faisant la tentation de les virer a disparu. Ils étaient un constituant aussi indispensable que les ingénieurs de l’équipe de réalisation !
Et là ce sont les syndicats de balistaires qui étaient contents. Vivre sur un siège éjectable alors que ça n’avait pas encore été inventé c’était vraiment inconfortable.
Etre plus proches d’autres corps… de métier leur a sans doute permis d’avoir de nombreux enfants et éviter le stress de se faire virer pour raison économique les a sans doute aider à vivre (plus) longtemps. En échange, ils ont appris plein de choses aux ingénieurs qui concevaient les machines de guerre et aux bâtisseurs : des techniques pour mettre au point des détrompeurs, comment penser les designs pour éviter les erreur (et donc les défauts), etc. Mais nous détaillerons tout cela dans un autre épisode !